quryat - barage d'al misfat - yiti- mascate (mutrah)
Journée de retour vers Mascate. En chemin nous visitons le barrage d’Al Misfat, magnifique étendue d’eau sur fond de montagnes dans le Wadi Daykah.
En remontant sur Mascate nous quittons l’autoroute qui traverse de superbes paysages pour nous engager dans le wadi Al Mayb qui rejoint la plage de Yiti.. Waouh ! Sable blanc et fin, cadre villageois et seuls touristes comme à chaque fois. A une centaine de mètres, une famille omanaise se baigne également ou plutôt fait trempette jusqu’au genoux. Deux femmes entièrement voilées de noir se prélassent, allongées toutes habillées dans l’eau.
Nous rejoignons Mutrah le long d'une superbe côte très découpée. Arrivés à Mutrah, une fois sortis des grands axes, c’est le vrai « souk » pour circuler dans le labyrinthe de ruelles : trois quart d’heure pour trouver l’hôtel pourtant tout proche. Ce soir nous logeons au Mutrah Hotel, le plus ancien hôtel du pays situé dans un quartier pittoresque avec des montagnes en toile de fond.
ash shab - wadi tiwi - wadi shab -dibad - quryat
Ce matin nous admirons notre énième lever de soleil, de toute beauté.
Aujourd’hui sera consacré à la baignade en eau douce afin de nous dessaler des deux jours précédents. Nous commençons par le Wadi Tiwi, une gorge de plusieurs kilomètres qui justifie une fois de plus l’utilisation d’un 4X4, tant l’état de la route (piste) qui serpente dans le canyon est épouvantable . Certains passages vertigineux ne permettent pas à deux voitures de se croiser mais les panoramas sur les nombreux villages (sept en tout) sont fantastiques et compensent certaines frayeurs liées à la conduite. Une fois arrivés au bout de la piste, nous continuons à pied sur un chemin pittoresque sur lequel nous rencontrons de nombreux villageois très sympas , affairés à leurs tâches quotidiennes. Le réseau des faladjs est impressionnant et offre de superbes points de vue sur le wadi. Nous terminons cette visite enchanteresse de deux heures par une baignade rafraîchissante dans l’une des nombreuses piscines naturelles du wadi au milieu des rochers et des palmiers.
Sur le chemin du retour, nous croisons – comme nous le craignions - une voiture. En faisant une marche arrière délicate dans l’étroite ruelle d’un village, le coin du pare-choc arrière accroche un mur. Et merde, une journée qui risque de nous coûter très cher ! Qu’à cela ne tienne, nous poursuivons la route vers le Wadi Shab distant de quelques kilomètres. Ici pas de risque d’abîmer la voiture, le wadi se visite uniquement à pied après avoir pris une barque à l’entrée pour traverser l’autre côté de l’étendue d’eau. Balade géniale de 3 H dans la gorge et comme d’hab’ baignade rafraîchissante et relaxante dans le wadi.
Nous prenons ensuite la direction de Quryat en passant par la plage de sable blanc de Finns et son petit port. Juste avant le village de Dibbad, nous faisons un stop au « Sinkhole », grande cavité remplie d’une eau turquoise. Une curiosité difficile à trouver.
Ce soir nous faisons un pique-nique nocturne face au port de Quryat en compagnie de chats errants. Il est 18h45. Le muezzin a une pêche d'enfer. Un peu plus loin, un autre muezzin invective ses fidèles de manière plus féroce. Jamais deux sans trois, ça y est... c'est une véritable cacophonie ! Nous essayer de trouver un endroit plus calme pour y passer la nuit et nous établirons finalement notre campement sur un terrain de foot un peu à l’extérieur de la ville.
raz al jinz - sur - ayja - ash shab
4H pétantes, accompagnés de deux guides et après une quinzaine de minutes de marche, nous arrivons sur la plage où se trouvent les tortues. Il fait nuit noire et seul le guide est autorisé à avoir une petite lampe (flashs interdits). Sitôt arrivés sur le sable c’est la galère pour ne pas trébucher et se vautrer dans ce véritable champ de mine truffé de trous de 50 cm de profondeur quasiment à touche touche. Odeur étrange mêlant celle du poisson pourri à celle de la fiente. Une énorme tortue verte dont la carapace mesure plus d’un mètre a terminé sa ponte et retourne à la mer. La pauvre est complètement épuisée après tous ces efforts fournis. Une autre commence l’ensevelissement des ses œufs. Génial. Et soudain des dizaines de petites tortues se précipitent dans la lumière de la torche du guide. Quand la lumière se déplace, les petites tortues la suivent, désorientées, pensant qu’il s’agit du soleil se levant derrière la mer. Il y en a partout ! Le jour commence à pointer. Nous prenons dans nos mains certains petits pour les mettre à l’eau le plus vite possible car les oiseaux et les crabes sont aux aguets. La sélection naturelle commence déjà. Sans parler des renards qui déterrent les œufs pour en faire leur festin.
vidéo : Turtle center
Le soleil s’est levé et teinte désormais les falaises d’une couleur extraordinaire. Nous avons vraiment vécu un moment irréel et magique.
Nous remontons maintenant plus au nord direction la ville blanche de Sur et le petit quartier d’Ayja, véritable petit port de carte postale.
Nous terminons notre journée sur la plage de galets d’Ash Shab aux eaux chaudes et limpides sur laquelle nous allons également passer la nuit. Cet endroit nous réserve une énorme surprise : à peine dans l’eau, à quelques mètres de nous, des dizaines de tortues pointent le bout de leurs nez ! Et durant deux heures nous nous baignerons – à distance - en leur compagnie. Aujourd’hui aura vraiment été la journée de la tortue !
désert de wahiba - raz al had - raz al jinz
Petit déj’ gargantuesque histoire de nous donner suffisamment d’énergie pour grimper les hautes dunes de sable pendant une heure à pied dans ce décor de rêve. Sur le sable, une multitude de traces laissées par les serpents, scorpions et autres bestioles sympathiques que nous avons eu la chance de ne pas croiser. Autant la grimpette était pénible car nous avons eu parfois l’impression de faire du surplace, autant la descente fut plus ludique avec la sensation d’avancer à pas de géants. Vraiment très fun.
Nous quittons cet endroit magique pour nous rendre à Ras Al Jinz situé en bord de mer à 200 km plus à l’est. La route qui y mène traverse le désert et comme toutes les routes, à chaque carrefour au milieu de nulle part, un nombre incroyable de lampadaires tous les 50 mètres et toujours cette profusion de panneaux de signalisation à faire pâlir de jalousie notre DDE. Notamment les panneaux « traversée de dromadaires » qui sont tout aussi imprévisibles que les chèvres qui elles aussi ont leurs panneaux. Raz Al Jinz est connu pour son centre de protection des tortues et son immense zone littorale protégée sur une quarantaine de kilomètres, haut lieu de nidification des tortues vertes. Chaque année elles sont jusqu’à 30 000 à venir faire leur nid et y pondre à chaque fois une centaine d’œufs de la taille d’une balle de golf qui écloront au bout de 60 jours environ. Selon qu’elles pondent en bas, au milieu ou en haut de plage, la température du nid est déterminante sur le sexe des petits. En bas où la température est la plus fraîche, seuls des mâles sortiront de leur nid, au milieu il s’agira de mâles et de femelles et en haut où la température est plus élevée, seules naîtront les femelles. Nous nous rendons donc directement au centre pour réserver deux places pour la visite. Une visite de deux heures soit de 21h à 23h, soit de 4h à 6h. Elle est limitée à un groupe de 20 personnes. Pas de bol la visite du soir est full, nous sommes donc bons pour celle de 4h du mat. Peu importe, nous voulons voir les tortues ! En attendant, direction Raz Al Had à 15km, le cap le plus oriental d’Oman qui est le premier à recevoir les rayons du soleil levant au Moyen-Orient. Très longue plage de sable grossier et eau transparente à peine rafraîchissante, le bonheur. Retour au centre pour un super dîner sous forme de buffet. Ce soir nous dormons dans la voiture à 100 mètres du centre. Nous avons trouver une combine : en inclinant les sièges à l’avant et à l’arrière du 4X4, nous obtenons un super couchage et en plus nous profitons de la clim avant de dormir. Que demander de plus ? Courte nuit en perspective car lever à 03h15.
nulle part - wadi bani khalid - désert de wahiba
Ce matin, route pour les Wahiba Sands, le désert de dunes de sable mais comme une fois de plus nous sommes très matinaux, nous avons donc largement le temps de visiter le Wadi Bani Khalid. Agréable wadi, très étroit où d ‘énormes roches cachent de sublimes piscines naturelles d’un vert profond. Nous le remontons sur un peu plus d’un kilomètre impatients de découvrir le paysage minéral changeant au détour de chaque rocher.
Hier soir nous étions SDF, ce soir nous nous la coulons douce en nous offrant une nuit dans un campement de luxe au beau milieu du désert. Après 11 km de conduite au milieu des dunes sur une piste ensablée où le 4X4 part dans tous les sens, nous atteignons notre superbe campement, le Desert Night Camp. Nous délaissons provisoirement notre petite canadienne pour une tente grand confort. Nous l’avons bien mérité. Vers 17 heures nous partons avec le 4X4 de l’hôtel pour admirer le coucher du soleil et après une séance de « dunes bashing » (rouler très vite sur le sable, déraper, grimper et descendre à toute allure les pentes improbables dans les dunes), nous arrivons au sommet de la chaîne de dunes de 150 mètres de hauteur. Là haut le panorama est absolument époustouflant. La vue est imprenable sur les dunes balayées par le vent qui les façonne inlassablement en leur donnant ainsi toutes sortes de formes et de graphismes. Un pur bonheur pour les yeux. Un bonheur n’arrivant jamais seul, ce soir après une cure détox d’eau minérale depuis le début du voyage, nous avons l’extrême jouissance de déguster cocktails et bières... oui, nous avons lu qu’il est vivement conseillé de s’hydrater par temps de canicule et avec un bon 37°C ce soir, on ne va pas s’en priver. De plus, la table du camp est fantastique dans ce décor des 1001 nuits.
jebreen - marché aux bestiaux de nizwa - plateau de saïq : al ayn, ash shirayjah - wadi bani habib - nulle part
Tôt ce matin, nous avons prévu de retourner à Nizwa car aujourd’hui vendredi c’est le jour du marché aux bestiaux. Sans doute l’un des plus beaux marchés que nous ayons eu l’occasion de voir. Tous les hommes sont en costume traditionnel et portent leur Kumma. Quant aux rares femmes présentes, elles portent des tenues colorées, le voile et surtout le masque propre aux femmes bedouines, entourant leurs yeux, l’arête du nez et la bouche. Un brouhaha monstre où chacun y va de son enchère sur les bêtes qui défilent en cercle devant une pléthore d’acheteurs. L’ambiance est incroyable et le spectacle qui nous est donné est un ravissement pour les yeux. Un paradis pour les photographes.
vidéo: marché de Nizwa
Nous poursuivons par la visite du souk attenant au marché avec ses différentes spécialités : souk des viandes, des poissons, des dattes… bref on y trouve de tout.
Nous poursuivons notre périple par la visite du plateau de Sayq à une cinquantaine de kilomètres de là. Au pied de la montagne, un check point autorise uniquement la montée aux 4X4 malgré une route bitumée toute neuve et hyper sécurisée. La route est en fait une succession de lacets très pentus sur près de 30 km, avec dans le sens descendant des voies de secours pour les véhicules dont les freins lâcheraient. Vitesse limitée à 35 km/h en utilisant le frein moteur. Une fois atteint le sommet, nous nous retrouvons devant un magnifique cirque montagneux où trois villages accrochés à flans des montagnes surplombent des cultures en terrasses vertigineuses.
Nous en profitons pour faire une petite rando le long des faladjs qui relient le village d’Al Ayn à celui d’Ash Shirayjah au beau milieu des cultures de grenadiers. Nous continuons par la visite du Wadi Bani Habib à la découverte de deux villages abandonnés au pied des vergers de grenadiers. C’est la période de la cueillette des grenades et par deux fois de charmants villageois nous en offrent en dégustation, délicieuses et rafraîchissantes.
Il n’est que 15 heures et après une visite de trois heures du plateau, plutôt que de camper sur place nous décidons de reprendre la route jusqu’à la nuit afin de gagner un peu de temps sur la journée de demain. Nuit en pleine nature dans la voiture au milieu de nulle part en compagnie des dromadaires.
djebel sham - wadi ghul - misfat al abreen - bahla - jebreen
Cette nuit la température est descendue à 7°C. Comme tous les matins nous sommes réveillés par la lumière du soleil, c’est à dire vers 5H45. Nous faisons une dernière série de photos du Canyon.
Puis nous redescendons dans la vallée et entrons dans le Wadi Ghul que nous allons remonter sur 7 km jusqu’au minuscule village de Al Nakhar. La piste est relativement bonne, il faut juste éviter les roches dans les passages les plus étroits. Il faut dire que nous sommes au fond du canyon qu’hier, vu d'en haut nous distinguions à peine. C’est pour dire la hauteur des falaises qui nous entourent. Par endroit, il n’y a pas plus de 10 mètres de largeur entre les deux parois, absolument dément. A ne rater sous aucun prétexte à condition bien sûr qu’il n’y ait pas de risque de pluie où qu’il n’ait pas plu les jours précédents car la dangerosité des wadis, tout comme les Snake Canyons en interdirait toute exploration. Le wadi se transforme alors en l’espace de quelques instants en un torrent impétueux, emportant tout sur son passage sans aucune possibilité de se réfugier quelque part. Un piège mortel qui se referme chaque année sur plusieurs touristes insouciants et pourtant prévenus du danger.
Direction maintenant le village de Misfat Al Abreen après un passage par Al Hamra et sa magnifique vue sur la palmeraie et son vieux village de maisons en torchis ocre. Petit trek d’une heure dans Misfat perché à flanc de colline en marchant sur les faladjs au milieu des cultures et sous les palmiers dattiers. Les faladjs constituent un système de canaux qui irriguent toutes les terrasses d’un même village. Une personne est désignée chaque année pour entretenir les canaux et organiser la distribution de l’eau de la montagne entre les différentes cultures à des jours bien précis en obstruant à bon escient chaque canal pour en dévier le flux. Très ingénieux. Une balade très photogénique et des plus rafraîchissante.
De retour sur la route principale, nous nous arrêtons faire le plein d’essence. Notre 4X4 suce un max : 12.5 l au 100. Sachant que le litre d’essence coûte ici 0,12 rial (24 centimes d’euro), notre budget ne s’en ressentira pas vraiment. Un plein de 60 litres nous coûte à peine plus de 14 euros… ça laisse rêveur. De la même façon, les Omanais ne payent ni gaz ni électricité et reçoivent chacun un allotement de la part du gouvernement pour leur permettre d’y construire leur maison. Quant au mot « impôt », il est absent de leur dictionnaire. Après la visite extérieure des forts de Bahla et de Jebreen, nous nous installons au Jebreen Hotel pour une bonne nuit dans un vrai lit.
balad sayt - tanuf - nizwa - djebel sham - al khitaym
La vue sur Balad Sayt au lever su soleil est fantastique avec en avant plan des cultures en terrasses, la palmeraie d’où émerge le minaret de la petite mosquée, le tout cerné par des falaises montagneuses de plus de 1000 m. Grandiose !
Il nous reste maintenant 13 km de piste à parcourir pour atteindre le col de Birkat al Sharaf à 2050 m d’altitude. Vue imprenable sur tout le Wadi Bani Awf et « surprise » en arrivant au col : la route est bitumée, flambant neuve. Quel contraste après ce que l’on vient d’endurer. N’empêche que nous bifurquons immédiatement à droite sur un chemin caillouteux qui longe la crête sur 2 km pour apprécier encore plus la grandeur des paysages.
Nous faisons un petit détour vers la ville abandonnée de Tanuf où est également embouteillée la meilleure eau minérale d’Oman.
Puis nous arrivons à Nizwa, charmante petite ville noyée dans une palmeraie. La ville semble endormie, il est vrai qu’à cette heure (12H) la chaleur est si forte que les gens rentrent chez eux et les commerces ferment jusqu’à 15 heures. Nizwa possède en son centre un très beau fort de couleur ocre, très épuré avec de très belles vues sur la palmeraie et la mosquée adjacente.
Nous reprenons la route pour le Djebel Sham où se trouve le point culminant d’Oman à 3000 m. La route bitumée qui y mène est sublime et laisse place à de la piste facile sur les dix derniers kilomètres. Au détour d’un virage, nous arrivons au grand canyon à 2000 mètres d’altitude et d’une profondeur de 1000 mètres. Sujets au vertige s’abstenir. Vraiment très impressionnant car difficile d’en voir le fond. Nous longeons les bords du canyon par une piste qui mène jusqu’à Al Khitaym et qui offre de nombreux points de vue.
Ce soir, nous plantons notre tente avec une vue imprenable sur le canyon à une vingtaine de mètres du précipice. La nuit tombe et alors que nous préparons le repas, une chèvre, puis deux, puis une dizaine nous entourent. L’une d’elles, la plus hardie se permet même de mettre les pattes dans le coffre. Elle essaye de se faufiler entre nous alors qu’on lui fait barrière. Incroyablement gonflée. A un certain moment alors que nous mangeons notre salade, elles se sont toutes mises en file indienne - la plus hardie en tête - en attendant sûrement un geste généreux de notre part. Le resto du cœur local. Et tout à coup, une effluve immonde sortie d’ on ne sait où, nous embaume violemment les naseaux… Voilà le bouc de ces dames qui vient prendre part au festin ! Une odeur épouvantable s’en dégage chaque fois dès qu’il fait un mouvement ou qu’il se met dans le vent, et à chaque fois,nos narines en prennent pour leur grade. Ce soir nous sommes loin des 30 degrés habituels et la polaire est de sortie.
mascate - barka - nakhal - rustaq - wadi bani awf - snake canyons - balad sayt
Nous quittons Mascate par la voie rapide pour rejoindre Barka et son petit fort au bord de la mer.
Puis direction Nakhal et son magnifique fort perché au sommet d’un rocher surplombant une grande palmeraie sur fond montagneux. Avant de le visiter, nous prenons notre petit déjeuner car nous sommes équipés d’un thermoplongeur qui se branche sur l’allume-cigare et qui permet de chauffer l’eau pour notre café… Super équipés les mecs. C’est donc repus que nous entamons la visite de ce fort sublime et en plus sans aucun touriste. Lorsque nous remontons dans notre voiture, un convoi de 4X4 déboule sur le parking avec des touristes... Ouf on l’a échappé belle. Il est maintenant temps de repartir mais au moment de tourner la clef de contact - enfer et damnation - plus de jus ! Nous avons niqué la batterie avec ce putain de thermoplongeur ! Aussitôt dans un élan spontané les chauffeurs des 4X4 volent à notre secours. Ils réussissent à démarrer le moteur grâce à leur batterie mais nous conseillent toutefois de retourner à Barka à la concession Toyota afin de changer la batterie, insistant sur le fait qu’il serait trop risqué de continuer ainsi lorsque nous leur expliquons la suite de notre itinéraire. Les Omanais sont vraiment charmants, accueillants, courtois et surtout super bricoleurs. ! Bon, sur ces conseils avisés nous retournons sur nos pas (40 km en arrière tout de même) et arrivons sans encombres au garage. Une heure plus tard nous repartons avec une batterie neuve et en plus sans rien à débourser (ça fait penser à la pub Carglass !). Nous n’avons perdu que deux heures au final et nous réussirons à atteindre notre but final sans problème avant le coucher du soleil. Nous repartons donc finir notre visite de Nakhal aux sources d’eau chaude d’Al Towara. La route qui y mène serpente dans une palmeraie, véritable oasis de fraîcheur. Plongés jusqu’aux chevilles dans cette eau très très chaude, voilà qu’une multitude de petits poissons viennent telles des pierres ponce nous décaper minutieusement les pieds.
Nous reprenons la route direction Rustaq. En Oman les routes sont très belles, il s’en construit de partout. De longues lignes droites au milieu de paysages désertiques nous conduisent au fort de Rustaq, très beau mais hélas en rénovation donc pas de visite possible.
Puis nous revenons 10 km sur nos pas pour entrer dans le Wadi Bani Awf. Il nous reste 34 km à parcourir jusqu’au village de Balad Sayt. Le 4X4 est obligatoire vu l’état de la piste. Début de l’ascension pépère jusqu’à Little Snake Canyon que nous allons découvrir à travers une faille très étroite. Nous pouvons remonter ce canyon dans le lit du torrent asséché sur quelques centaines de mètres en escaladant de nombreux rochers. Les paysages sont superbes.
La suite en 4X4 est bien plus périlleuse : étroitesse de la piste au bord d’a pics vertigineux, dévers, montées et descentes ultra raides. Par moment on se dit qu’on ne montera jamais et parfois le 4X4 est si incliné dans la montée qu’au sommet de la côte, on ne voit plus du tout la piste même en se levant du siège. Frayeurs garanties.
Après une descente démoniaque (frein moteur poussé au max), nous arrivons au Snake Canyon. Aussi beau que Little Snake Canyon mais en beaucoup plus grand. Impressionnante sensation d’être seuls au monde dans ce décors minéral fantastique. Pas un bruit, juste l’écho de nos voix. A l’entrée du canyon un 4X4 écrabouillé sur le toit à une trentaine de mètres de hauteur. Brrr, ça refroidit pour la suite.
Après une énième grimpette et quelques sueurs froides supplémentaires nous arrivons à 1000 mètres d’altitude en surplomb du village de Balad Sayt perdu au milieu d’un immense cirque montagneux. Paysage de carte postale d’un village perdu dans un oasis de montagne. Ce soir nous campons dans ce décor grandiose. Que de merveilles nous avons vu aujourd’hui mais notre immense coup de cœur de la journée revient indiscutablement au magnifique showroom du garage Toyota de Barka !
mascate
Aujourd’hui nous devons récupérer notre voiture de location à l’aéroport vers 13h. Nous profitons donc de la matinée pour aller visiter la nouvelle mosquée Sultan Quaboos construite en 2001 dans un parc de 4 Ha. Elle peut accueillir jusqu’à 20 000 fidèles les jours de grande prière. Contraste saisissant entre la salle de prière réservée aux femmes, minimaliste à souhait et celle des hommes richement décorée d’un immense tapis qui pèse 21 tonnes et que près de 600 femmes iraniennes auront tissé pendant quatre longues années. Un travail de titan. 35 lustres en cristal plaqué or illuminent cette somptueuse salle de prière dont le lustre central, véritable œuvre d’art, pèse à lui seul 8 tonnes. Les jardins entourant la mosquée sont plantés de frangipaniers qui exhalent leurs parfums enivrants.
Nous quittons ce havre de paix pour nous rendre à l’aéroport où nous récupérons rapidement notre voiture, un superbe 4X4 Toyota (ce n’est pas pour frimer mais c’est juste obligatoire pour le périple que nous devons effectuer). Tout automatique, hyper confortable. Bon ce n’est pas tout mais il faut se jeter dans le flot de circulation et l’enchevêtrement de voies rapides qui relient Mascate. Avant de rejoindre notre hôtel, nous en profitons pour aller faire des courses chez Carrefour. En effet nous alternerons hôtels et camping sauvage (nous avons emmené notre tente) et nous devons donc prévoir de quoi faire nos pique-niques. Dans les galeries du magasin, nous croisons enfin des femmes faisant leurs emplettes dans les boutiques de luxe, tout de noir vêtues de la tête aux pieds ne laissant apparaître que leurs yeux. Le caddie bien rempli, nous voilà parés pour commencer notre périple demain aux aurores.
mascate : mutrah et old Muscat
Journée consacrée à la visite de Mutrah et du vieux Mascate, deux des innombrables quartiers de la capitale qui s’étirent sur près d’une trentaine de kilomètres le long du Golfe d’Oman, cernés de montagnes et desservis par un réseau de voies express impressionnant. Les buildings en Oman n’existent pas. Les immeubles doivent être construits dans le style traditionnel du golfe persique en blanc ou de couleur crème. La voiture est ici reine et il n’y a quasiment aucun transport public hormis quelques minibus scolaires. Les bouchons sont ici légion malgré les quatre ou six voies qui sont sensées faciliter le trafic. Pour nous rendre de Qurm au vieux port de Mutrah, la course en taxi nous coûte 7 rials soit 15 euros pour à peine 10 km. Il faut marchander la course car il n’y a pas de compteurs à bord des taxis. Mutrah est un vieux quartier de Mascate où les paquebots côtoient des boutres traditionnelles dans le port qui ne semble pas déborder d’une activité frénétique. Visite du petit marché aux poissons ainsi que d'autres étals de fruits et de légumes...
... suivi du très beau souk parfumé d’encens ( les arbres à encens d’Oman sont classés à l’UNESCO) et de ses ruelles avoisinantes.
La chaleur est étouffante et le soleil implacable. Mais qu’est ce qui nous a pris de vouloir emprunter le sentier qu’utilisaient autrefois les habitants pour rejoindre Old Muscat ? Le programme paraissait pourtant très alléchant dixit notre guide papier : « balade idéale de deux heures pour un premier contact avec la montagne omanaise avec des vues imprenables sur Mutrah et les environs », « promenade extraordinaire »… On en passe et des meilleures. C’était sans compter sur cette chaleur suffocante accentuée par le fait que dans un premier temps nous marchions dans une gorge (wadi) où les pierres auraient pu nous servir à faire cuire des œufs au plat et qu’ensuite une montée archi raide en plein soleil finissait par nous achever. Dégoulinants de toute part,, nous avons tout de même apprécié les panoramas qui se sont offerts à nous.
1.5 litre de flotte plus loin, nous arrivons en surplomb de Old Muscat. Superbe vue sur le Palais du Sultan et sur les forts. De nombreuses administrations entourent le palais dans un très bel ensemble architectural.
Retour à l’hôtel pour nous rafraîchir un maximum et profiter de la piscine, une vraie délivrance.
mascate : qurm
L’Oman possède un petit territoire, le Musadam, au nord-est des Emirats Arabes Unis, dans le détroit d’Ormuz. Le moyen le plus rapide pour s’y rendre est l’avion avec un vol Oman Air pour Khasab, la ville principale. Lever à 06h30 pour un vol à 09h50. Nous arrivons la bouche en cœur à l’aéroport et bizarrement notre vol ne figure pas à l’affichage. Ce n’est qu’une fois arrivé au comptoir d’enregistrement que l’on apprend que le vol est annulé ainsi que pour les jours suivants (certainement par manque de passagers). Ensuite démerdes-toi : aucune solution de rechange, aucune compensation (hébergement ou remboursement immédiat). Le voyage commence super bien ! Mais il nous en faut plus pour nous décourager et nous remanions d’emblée notre programme afin de pouvoir profiter de ces trois jours supplémentaires de visite qui se sont ainsi libérés. Nous allons les consacrer à la visite de Mascate (que devions visiter à la fin de notre voyage).
Taxi direction Qurm, un quartier chic de Mascate au bord d’une grande plage. Le Beach Hotel est très sympa, tout blanc dans le plus pur style traditionnel et posséde de surcroît une piscine. Excellent rapport qualité prix à « seulement » 65 euros la nuit. Les hôtels en Oman sont très chers, tout comme les courses en taxi. Le niveau de vie est ici très élevé et ce qui nous frappe en premier lieu, c'est le parc automobile : des voitures toutes plus rutilantes les unes que les autres, d’énormes 4X4 en veux-tu en voilà, des Porches, des Jaguars et même des Rolls Royce. On n’ose s’imaginer roulant ici dans notre modeste Clio au milieu de toutes ces grosses caisses et ils auraient de quoi se fendre la gueule en voyant notre vieille Twingo. Bref, vu que nous avons désormais tout le temps devant nous, une énorme sieste s’impose. Vers 16H nous partons découvrir la plage de Qurm distante de seulement 200 mètres. Il fait une chaleur accablante et la mer nous invite à une baignade revigorante. Que nenni, l’eau est tellement chaude qu’elle nous rafraîchit à peine mais c’est vraiment un bonheur de se baigner dans cette baignoire géante. Autant la plage était déserte vers 16 H que petit à petit elle se remplit « à la fraîche » avec des joggeurs et une foule de jeunes qui progressivement installent des buts de foot. Il va être temps de déguerpir si l’on ne veut pas se prendre une balle en pleine tête. Le soleil se couche, il est 18 heures et c’est l’heure de l’apéro… Non c’est une blague : Allah interdit l’alcool dans tout le pays sauf si l’on a les moyens d’en consommer dans l’un des bars des grands palaces de Mascate. Et bien pour nous ce sera « Mineral water on the rocks ». Il est temps de trouver un petit resto sympa pour le dîner. En faisant le tour des popotes on en vient tous les deux à la même conclusion : si en Oman tous les prix sont du même acabit, cela va nous coûter la peau des fesses les jours prochains. Sans doute est-ce parce que nous sommes dans un quartier huppé, nous l’espérons fortement. Nous trouvons enfin le seul et unique resto abordable du coin, un libanais qui sert une délicieuse cuisine à un prix hyper raisonnable, avec au menu : houmous, falafels et taboulé. Un régal.